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Les profs absents plus de 168.000 jours en 2007

Les profs absents plus de 168.000 jours en 2007

· 60% des manquements dus aux grèves «illégales»

· 17 millions de DH de retenues sur salaire en 2007

C’EST décidé, le ministre de l’Education nationale s’est engagé à déployer tous les efforts pour lutter contre le phénomène de l’absentéisme chez le corps enseignant. Ce phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années est même considéré parmi les causes principales de l’échec de notre école.
Le département d’Ahmed Akhchichine envisage, dans ce cadre, de revoir les textes réglementant les procédures d’absentéisme avec comme objectif de se doter des moyens légaux de sanctionner sévèrement les absences irrégulières. Même pour les cas justifiés comme les situations de congés de maladie, le traitement sera changé en appliquant le principe : un service non rendu n’est pas rémunéré. Sur ce volet, le ministère envisage de revenir à l’ancien système qui consiste à défalquer les indemnités de fonction de la solde des enseignants absents. Selon un responsable de ce département, ce sont les dispositions de la note interne n° 19 du 17 mars 2004, qui régit actuellement les conditions d’absence du corps enseignant, qui facilitent et encouragent en quelques sortes le fléau, surtout par le biais des certificats médicaux. La procédure en vigueur «offre» au fonctionnaire la possibilité de s’absenter 89 jours par an, bien entendu «justifiés», sans qu’ils ne soient retenus sur son salaire. Mais, en attendant l’amendement des textes, la direction des ressources humaines s’active à traiter les prélèvements sur salaires pour les personnes signalées en situation d’absence irrégulière.
En effet, le nombre de jours prélevés au titre de 2007 a triplé par rapport à celui enregistré l’année précédente pour atteindre 168.533 jours contre 68.042 uniquement en 2006. En 2007, plus de 64% des absences sont dus à des mouvements de grèves «non réglementaires». Le reste concerne les absences non justifiées avec un total dépassant les 60.000 jours.
Par région, la palme de l’absentéisme revient à l’Académie de Meknès-Tafilalet qui occupe la première place avec 67.535 jours, suivie de celle de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër qui a enregistré plus de 35.000 jours d’absence. A noter que la part de ces deux académies dépasse les 60% du total des jours d’absence signalés au niveau des 16 académies du pays.
Toutefois, l’impact financier des prélèvements sur salaire suite à ces absences irrégulières est estimé à plus de 17 millions de DH pour 2007 contre 7 millions en 2006. Les services du ministère sont mobilisés pour traiter les dossiers de prélèvements rapidement. En effet, ceux se rapportant aux exercices 2006 et 2007 ont été presque bouclés en janvier 2008. Parallèlement à ce travail administratif, les services du ministre mènent périodiquement, en mai et en novembre de chaque année, des opérations de recensement du personnel enseignant dans les différents établissements scolaires. Le but est d’identifier les personnes en situation irrégulière pour prendre les mesures disciplinaires qui s’imposent. En effet, durant l’année scolaire 2006-2007, ce travail de contrôle a permis de relever 85 cas de personnes qui n’exercent pas leur activité contre 40 cas enregistrés l’année précédente. Toujours dans le même chapitre, il faut noter que le nombre de décisions de radiation prises par le ministère a été de 219 cas en 2007 contre 250 en 2006, selon un communiqué du département de Akhchichine.

Une expérience-pilote


Combattre l’absentéisme des enseignants est un chantier qui nécessite la mobilisation de plusieurs départements ministériels, notamment celui de la Santé. C’est l’avis de Tijania Fertat, directrice de l’Académie de la région de Rabat. C’est dans cet esprit qu’un accord a été établi entre les délégations de l’Education et celle de la Santé au niveau de la région de Skhirat-Temara. Il s’agit d’un travail de coordination pour le traitement et le contrôle des certificats de maladie en vue de lutter contre les abus. Pour ce faire, il a été convenu entre les deux parties que le certificat ainsi que les documents médicaux soient adressés, sous pli fermé, par le directeur de l’établissement scolaire concerné à la délégation de la Santé. Le malade doit, après, se présenter devant la commission médicale dans un délai de 72 heures à partir de la datte d’effet du certificat médical. A défaut, une contre-visite du malade est effectuée dans son domicile. Suite à ces contrôles, et selon la situation médicale de la personne, la commission est habilitée à réduire le nombre de jours d’autorisation d’absence accordés initialement par le médecin traitant .


source : l'économiste


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